Enseignante :

Valérie, ça va pas?

Élève 2 :

Non, c’est qu’elle vient de s’faire prendre à parler anglais dans le corridor.

Enseignante :

Ah, alors euh, tu voulais parler en anglais ou t’as oublié de parler français?

Élève 2 :

En étant dans une ville bilingue, ça arrive souvent d’se mélanger, des fois.

Enseignante :

Oui, puis euh… vous savez, on s’mélange peut-être plus souvent que vous l’pensez.

Élève 3 :

Comment ça?

Enseignante :

Mais j’lisais un article de Mme Henriette Walter, une linguiste…

Élève 4 :

Puis elle disait qu’on était des mélangeux?

Enseignante :

En fait, elle dit que le deux tiers des mots anglais ont une origine française ou latine.

Élève 4 :

Wow, c’est beaucoup les deux tiers!

Élève 1 :

Ben, si c’est vrai, peut-être que j’parlais français dans l’corridor pis je l’savais même pas!

Enseignante :

Alors, j’vous invite à prendre votre portable c’matin et, euh, nous allons regarder la racine des mots. Vous allez taper « Mots anglais d’origine française », alors « Mots anglais d’origine française », et vous allez me partager c’que vous avez trouvé là-dessus.

Élève 2 :

Oui, j’viens d’trouver que le mot « spice » vient du mot « épice », et que le mot « states » vient du mot « états ».

Élève 3 :

Et moi j’ai trouvé que le mot « spouse » vient de « époux » ou « épouse » et que « strange » vient de « étrange ».

Élève 4 :

Le mot « response » vient de « réponse » et écoutez ça, le mot « school » vient d’« école ».

Élève 5 :

Hm, « school » / « école », on dirait pas!

Enseignante :

Oh, vous savez, Mme Walter elle disait même que le mot « corkscrew » viendrait du français.

Élève 2 :

Comment c’est possible?

Enseignante :

Alors « cork » viendrait de « liège » qui vient de « écorce » et « screw » viendrait d’un…d’une…de « visser un écrou ».

Élève 4 :

Huh, wow, comme ça, aimer l’anglais c’est un peu comme aimer le français?

Enseignante :

Alors c’t’à peu près ça, et vous savez, la langue française a besoin d’être beaucoup aimée ces derniers temps.

Élève 3 :

C’est vrai, comme Edouard et moi l’avons vu dans notre projet, seulement 2,3 % des francophones parlent le français à la maison.

Élève 4 :

Dans tout le Canada, sans le Québec.

Enseignante :

Wow, ces chiffres sont étonnants, vous trouvez pas? Sont inquiétants même!

Voix hors champ de l’enseignante :

Il arrive encore que des élèves se fassent réprimander pour avoir parlé l’anglais à l’école. Or, ce dont ils ont le plus besoin c’est de mieux comprendre pourquoi il importe qu’ils parlent français, pourquoi ils sont si attirés par l’anglais et les liens qu’ils peuvent établir entre ces deux langues qui font partie toutes les deux de leur quotidien.

FIN