Enseignante :
Donc, ceci fait à peu près l’tour de c’que vous aimez écouter à la télévision. Euh… matière intéressante à réflexion, n’est-ce pas? Qu’est-ce que vous en pensez?
Élève 1 :
Mais j’imagine que t’es déçue qu’y a plus de 80 pour cent de nos choix sont en anglais?
Élève 2 :
Puis que le 20 pour cent en français n’est pas trop éducatif?
Enseignante :
Les filles, vous gagnez des points pour vos talents de statisticiennes, mais euh j’vous invite à pas sauter trop vite aux conclusions sur mes sentiments.
Élève 3 :
Mais vous allez nous dire de r’garder moins de télé en anglais…
Enseignante :
Mais, y a rien là, j’le fais moi aussi.
Élève 1 :
Mais, t’aimerais qu’on en écoute en français aussi, c’est sûr!
Enseignante :
C’est sûr, Valérie. Pourquoi, vous pensez les jeunes?
Élève 2 :
Puisqu’on va à une école française?
Enseignante :
En fait, c’est surtout le déséquilibre qui me préoccupe moi.
Élève 3 :
Quel déséquilibre?
Enseignante :
Le déséquilibre que nous créons lorsque nous appuyons une langue officielle du Canada plus qu’une autre.
Élève 2 :
Mon cousin est artiste, y s’rait d’accord avec toi.
Élève 3 :
Comment ça?
Élève 2 :
Ben, y dit que c’est facile de faire de la musique en français, mais se faire connaitre, c’est une autre histoire.
Élève 3 :
Pis ton cousin, il pense que c’est parce qu’on r’garde pas assez de télé en français?
Élève 2 :
Un peu oui. Il a passé à la télévision communautaire et même à Radio-Canada, mais il a l’impression que son propre monde ne l’a pas vu.
Enseignant :
C’est intéressant c’que tu soulèves là. Ton cousin est vraiment débrouillard, hein! Euh, est-ce que nous pourrions, nous, faire quelque chose pour l’aider à s’avancer dans sa carrière?
Élève 1 :
Ben on pourrait écouter des artistes comme lui à la radio étudiante.
Élève 2 :
On peut écouter leurs chansons sur YouTube et Facebook et laisser des commentaires encourageants.
Enseignante :
Oui. L’important, en fait, c’est de maintenir un équilibre, de pas favoriser plus une culture que l’autre. Des artistes comme ton cousin, y en a plusieurs autres. Est-ce que vous pouvez m’en nommer certains?
Voix hors champ de l’enseignante :
Tant de belles choses se font en français dans les médias. Nos élèves sont à l’ère de la publication de tout ce qu’ils produisent dans les réseaux sociaux et sur Internet. Les amener à appuyer la vitalité linguistique de leur communauté, c’est aussi les amener à s’appuyer les uns les autres dans leur développement.
FIN