Élève 1 :

Regarde Monsieur, j’ai trouvé mon Guide pour notre projet sur la Nouvelle-Orléans.

Enseignant :

Super! Où tu l’as trouvé?

Élève 1 :

Je l’ai pris d’l’agence de voyage au « mall ».

Enseignant :

Ahhhh, d’l’agence de voyage, c’t’un bon début ça!

Élève 1 :

Ouais, et tu serais fier de moi, car en arrivant, j’les ai demandé s’ils parlaient en français.

Enseignant :

Et…?

Enseignant :

Non…?

Élève 2 :

Moi , j’trouve que cette question, ça fait peur aux anglophones.

Enseignant :

Hm…

Élève 1 :

Hm…

Élève 3 :

J’ai des amis anglophones qui parlent français, mais ils répondraient non à cette question.

Enseignant :

Pourquoi est-ce que tu penses qu’ils euh répondraient non?

Élève 2 :

Peut-être qu’ils se sentent jugés?

Élève 3 :

Peut-être que ton gars à l’agence de voyage ne parle réellement pas le français?

Élève 1 :

Je sais pas, parce qu’en discutant avec ma mère, il a ajouté des choses en français.

Enseignant :

C’t’important c’que vous dites-là.

Élève 4 :

J’comprends pas… Est-ce qu’il parlait français ou non le gars?

Enseignant :

Ouais, j’crois que comme bien des anglophones, peut-être il parlait un peu en français.

Élève 1 :

Et parce que je lui ai demandé s’il parlait en français, je lui ai intimidé?

Élève 2 :

J’comprends. On s’adresse juste en français, c’est plus simple.

Élève 3 :

Oui, mais là on va avoir des « I beg you pardon? »

Enseignant :

Ouin, mais tsé, si on demande de répéter, on répète.

Élève 2 :

Oui, et au lieu de dire qu’ils ne parlent pas français, certains choisissent d’essayer.

Enseignant :

En tout cas, pour moi, ça fonctionne souvent.

Élève 3 :

Tu ne demandes pas si les commis parlent français, mais tu les approches en français?

Élève 2 :

Logique! Moi avec mon espagnol, je répondrais que j’ne parle pas espagnol.

Enseignant :

Bon exemple… et puis hé, si moi j’te parle en espagnol, au moins tu vas commencer avec un peu d’espagnol que tu connais.

Élève 2 :

Ah oui, probablement.

Voix hors champ de l’enseignant :

Parfois on sous-estime c’que l’on demande aux jeunes. On leur répète « Exigez du service en français, c’est important pour la francophonie! », mais on ne leur explique pas toujours comment le faire. Il faut reconnaitre que tous les moyens ne donnent pas les mêmes résultats. Avant tout, c’est important d’en discuter avec eux. Les élèves partageront volontiers leurs expériences sur le sujet.

FIN