Enseignante :
« … Richard referma la porte derrière lui et se mit à marcher en direction de la gare. Sa vie venait de changer à tout jamais. »
Élève 1 :
Hein? Ça finit comme ça?
Élève 2 :
Moi je me doutais bien qu’il allait sacrer son camp.
Élève 3 :
Y’a-tu comme… un sequel?
Enseignante :
Une suite? Faudrait voir… Vous avez remarqué que je ne vous ai donné aucun détail sur l’auteur.
Élève 2 :
Oui, d’habitude tu fais un fuss avec ça.
Enseignante :
C’est vrai que je n’ai pas fait une grosse histoire avec ça, c’est parce que j’veux que vous inventiez l’auteur ou l’auteur-e!
Élève 3 :
Qu’est-ce que tu veux dire, Madame?
Enseignante :
D’après ce que vous avez entendu, essayez d’imaginer qui a écrit ça. Est-ce que c’est un livre traduit? Est-ce que c’est une personne francophone? D’où vient-elle? Un homme? Une femme? Allez-y!
Voix hors champ de l’enseignante :
J’ai choisi le texte d’un élève d’une autre classe qui est très bon… les élèves sauront jamais qui c’est vraiment. Mon but, c’est juste de les amener à réaliser que tout le monde a la possibilité de devenir écrivain… puis d’être bon.
Élève 1 :
C’est peut-être un livre traduit.
Élève 2 :
Moi je dis que c’est un homme parce que le personnage principal s’appelait Richard. C’est plus facile d’écrire quand tu es à la place du personnage.
Élève 3 :
Pas vraiment. Moi, j’aimerais mieux que personne sache que c’est moi le personnage principal.
Élève 1 :
Je suis d’accord.
Élève 4 :
Moi je pense que c’est quelqu’un de l’Est – la mer, les bateaux.
Élève 5 :
C’est vrai… L’oncle de la fille était pêcheur… c’est pas un gars de Regina, c’est certain!
Enseignante :
Y’en a qui ont un bon sens d’observation ici…
Élève 1 :
On pense que c’est pas quelqu’un d’un autre pays parce que il a l’air de bien connaitre le Canada.
Enseignante :
Quels détails vous font croire ça?
Élève 2 :
La façon qu’il parle des distances. Si tu viens pas d’ici, tu réalises pas comment c’que c’est loin d’un bout du pays à l’autre.
Enseignante :
Très juste.
Voix hors champ de l’enseignante :
Ils ont été surpris quand je leur ai dit à la fin que c’était quelqu’un de notre communauté francophone. Y’en a qui vont faire une enquête, d’autres vont croire que c’est moi. L’important, c’est qu’ils se voient eux-mêmes avec le potentiel de contribuer à la francophonie de leur milieu ou d’ailleurs.
FIN