Élève 3 :
Hé Madame, j’savais pas que t’étais bonne de même au tir-à-l’arc!
Élève 4 :
Ouin, t’es dangereuse!
Enseignante :
Ah, ça vous a surpris, hein? Vous savez, moi j’aime ça frapper dans l’mil…!
Élève 1 :
Ben moi là, j’ai bien mieux aimé faire le camp d’fin d’semaine que de venir à l’école à matin!
Élève 2 :
Ouin, c’tait l’fun d’être déhors.
Élève 1 :
Oui mais à fin-là, on était rendu comme une grande famille!
Enseignante :
C’est drôle que tu dises ça Annie, parce que dans l’fond, les élèves avec qui t’étais en fin d’semaine, ce sont des élèves de l’école.
Élève 2 :
Ouin, mais on était pas toujours en classe en train d’étudier…
Enseignante :
Ben là Dustin, y m’semble que vous êtes pas toujours en train d’étudier en classe!
Élève 2 :
C’est quand même différent au camp.
Enseignante :
Ben, attendez là! J’vous suis plus vraiment. Vous savez que j’aime ça aller au fond des choses. Mon point de vue-là, la seule différence qu’y’avait avec en fin de semaine au camp, c’est que justement y’avait beaucoup plus de français qui était parlé là qu’y en a dans les corridors de l’école pendant la semaine. Ça c’était la différence!
Élève 1 :
Ben oui mais, y fallait là! C’était clair que c’était le règlement!
Enseignante :
Oui mais Annie, c’est le règlement ici à l’école aussi... pourtant on peut pas dire que tout l’monde le suit ce règlement-là.
Élève 2 :
Ouin, c’est vrai.
Élève 3 :
Ouin mais Madame, au camp on avait des raisons de parler français.
Élève 4 :
Ouin, on était occupé pis on avait toujours des choses à faire.
Enseignante :
C’est très intéressant ce que vous dites… parce que dans le fond, c’que vous êtes en train de dire c’est que y’a des contextes où on est plus apte à parler français, on dirait que ça nous vient plus facilement. Moi j’aimerais ça qu’on prenne un p’tit peu l’temps de faire le tour de cette question-là pis de voir quelles sont les occasions pis les circonstances qui font que c’est beaucoup plus facile pour nous d’parler français. Annie, est-ce que tu peux prendre des notes pour nous?
Élève 1 :
Oui. Euh, pour commencer, moi à la maison avec ma mère, c’est certain, c’est toujours en français.
Élève 2 :
Ouin pis on dirait que si qu’on regarde un film en français, ça nous tente beaucoup plus de parler en français. Mais si qu’on regarde un film en anglais, on veut toujours parler du film en anglais.
Voix intérieure de l’enseignante :
Quand on s’aperçoit qu’il y a un contexte qui semble encourager les élèves à parler français davantage, il faut l’exploiter et même aller plus loin, en leur faisant prendre conscience que quand les conditions sont réunies, ils sont « capables » de communiquer en français sans que ce soit vu comme un règlement .
Élève 1 :
Hé, c’est niaiseux là, mais les pyjamas party chez Darquise là, c’tait toujours en français.
Élève 2 :
Hé, moi j’veux y aller!
Élèves 5 et 6 :
Moé tou!
Élève 4 :
Oublie ça!
Élève 1 :
Non…
FIN