Élève 1 :

Eh bien, d'après le dictionnaire, c'est une personne qui parle français.

Élève 2 :

C'est pas mal simple comme définition. Moi mon père a appris le français, mais c'est pas un francophone.

Élève 3 :

Le mien est presque plus capable de parler français, et c'est sa première langue. Il est-tu encore francophone?

Élève 4 :

Moi j’dis si t'es né francophone, tu restes francophone toute ta vie.

Élève 5 :

Même si t'es plus capable de parler français?

Élève 6 :

Humm, je sais plus. C'est mêlant.

Intervieweur :

Vous avez pas peur que les élèves deviennent mêlés avec leur identité francophone?

Enseignant :

Heu, c'est justement parce qu'ils sont mêlés, euh, que j’leur-z-ai proposé cet exercice.

Intervieweur :

Et vous pensez qu'ils vont arriver avec la bonne réponse?

Enseignant :

Mais mon but, c'est qu'ils en parlent. La réalité d'aujourd'hui a beaucoup changé et c'est important qu'ils se fassent leur propre idée sur ce que c'est d'être francophone de nos jours.

Intervieweur :

Est-ce qu'on peut « devenir » francophone?

Enseignant :

Pour moi, il le faut. Plusieurs de mes élèves ont appris le français depuis qu'ils sont à l'école. Ça n'a pas de sens de parler de construction identitaire francophone s'ils ne sentent pas qu'ils font partie de la francophonie.

Intervieweur :

Et si leur conclusion n'est pas la bonne?

Enseignant :

Ben, on va r’commencer! Pour que l'école d’la langue française ait du sens dans la tête des élèves, il faut qu'y s’sentent qu'ils font partie de la francophonie.

FIN