Enseignant :
Alors, bien entendu, pour la visite de demain, j’ai demandé un guide en français bien sûr.
Élève 1 :
J’pensais pas qu’y’avait du français là.
Élève 2 :
J’ai déjà été là avec ma famille, pis y’avait personne qui parlait français.
Enseignant :
Ah oui! Ben pourtant quand… quand j’ai appelé, on m’a offert tout de suite un service en français!
Élève 3 :
C’est parce que tu appelles d’une école française.
Enseignant :
C’est intéressant qu’est-ce tu dis là… Alors, tu veux dire que si j’appelle d’une école francophone, on va me donner tout de suite un service en français? Alors que si quelqu’un ici appelait, on leur offrirait pas un service en français?
Élève 4 :
Je suis pas certaine qu’il les demanderait!
Enseignant :
Je pense que tout l’monde ici peut demander des services en français, surtout dans un édifice public, dans les services publics, par exemple. Euh, pis, j’sais pas mais si vous êtes convaincus, pis j’suis certain qu’vous êtes convaincus comme moi, en tant que jeunes francophones, que vous pouvez en avoir des services en français.
Élève 2 :
Wow, Monsieur, qu’est-ce qu’y avait dans tes céréales à matin?
Enseignant :
Des lettres, des lettres de l’alphabet, mais des lettres en français, par exemple!
Élève 3 :
Oh my God, Monsieur. C’est rendu que tu vois du français dans tes céréales!
Enseignant :
Oui, pis vous allez en voir partout, parce que c’que je veux faire avec vous autres aujourd’hui, c’est vous donner le restant de la période et vous allez m’dresser une liste des endroits, des endroits publics, par exemple, où est-ce qu’on trouve… on peut trouver des services en français…
Enseignant :
… Alors c’est ça, j’vous donne le restant… mettez-vous en petits groupes, puis j’vous donne le restant de la période pour faire ça. J’vais aller vous visiter.
Élève 1 :
On va commencer par les places où c’qu’on travaille parce qu’on peut servir du monde en français là.
Élève 2 :
Oui mais le monde le sait pas.
Enseignant :
Mais qu’est-ce que vous pourriez faire pour qu’le monde le sache?
Élève 3 :
Ben, j’ai déjà vu du monde avec des étiquettes qui disaient « Je parle français ».
Enseignant :
Ah, oui oui…
Élève 4 :
Même le livre de téléphone, ça aide pas grand-chose.
Élève 5 :
Même les parents de Julie, ils vendent des autos, mais ça dit pas qu’ils parlent en français.
Élève 4 :
On pourrait quand même leur dire!
Élève 5 :
C’est ça, on va arriver là demain matin, pis on va leur dire « changer vos annonces, euh, des pages jaunes ». Comme, franchement, ils vont nous r’virer de bord, pis tout d’suite!
Enseignant :
Je pense que c’est une… on a de très bonnes idées qui ressort de ceci, pis, euh…
Voix hors champ :
Les élèves ont organisé une sortie de classe et n’avaient pas pensé de réclamer le service en français. L’enseignant trouvait important de s’en mêler pour leur montrer que c’est souvent plus facile qu’on pense de l’obtenir. Certes, il est bon d’y aller à petits pas quand on veut changer les habitudes et les attitudes des jeunes, mais leur créativité pourrait nous étonner.
FIN