Enseignant :

Bonjour!

Élève 2 :

Hé!

Enseignant :

Hé… Bonjour!

Élève 4 :

Bonjour…

Enseignant :

Bonjour… bonjour… bonjour…

Voix hors champ de l’enseignant :

Suite à une discussion que nous avions eue la semaine dernière, les élèves devaient tenter l'expérience d'entrer dans des commerces de la région et de dire « bonjour » pour signaler qu'ils parlent français.. c'est le truc qu'on avait convenu d'essayer.

Élève 2 :

Moi j'avais aucune idée que le propriétaire du dépanneur parlait français.

Élève 3 :

Il nous a même expliqué comme dans le pays d'où il vient, tout le monde apprend le français à l'école.

Enseignant :

Ah, c’est bien!

Élève 2 :

J’vais retourner le voir cette fin de semaine. Ça s’peut qu’il a besoin d'aide les fins de semaine.

Enseignant :

Mais en… en général, c'était quoi la… la réaction des commerçants?

Élève 3 :

Ça les dérangeait pas vraiment. Ils faisaient comme s'ils avaient pas entendu s'il y avait personne qui parlait français là.

Élève 4 :

Il avait un qui est allé chercher une autre personne. J’pense qui croyait que j'avais dit « bonjour » parce que je voulais vraiment du service en français.

Enseignant :

Et c'est pas ça que tu voulais?

Élève 4 :

Ben non… euh oui, mais j’veux dire qu'on faisait juste ça pour voir les réactions, pas pour vraiment avoir du service.

Enseignant :

Mais en parlant de réaction, comment vous vous êtes sentis de vous présenter en français dans les commerces?

Élève 1 :

Bien c'était comme weird dans les places que je suis habituée d'aller… comme au garage, il était surpris.

Élève 2 :

Moi j’suis allée dans 6 différents commerces. J'étais comme gênée au début… mais là après, c'était pas la fin du monde.

Enseignant :

Et l'idée de vous faire servir en français? C'est si terrible que ça?

Élève 3 :

C'est juste qu'on est pas habitués.

Élève 4 :

Moi j'ai freaké au Sub-shop quand la fille m'a répondu en français. J'avais jamais même commandé un… un sous-marin en français!

Voix hors champ de l’enseignant :

C'est important qu'ils expriment comment ils se sont sentis. D'un côté, ils réalisent qu'ils peuvent demander des services en français et que ça les fera pas mourir. Mais en même temps, ils sont gênés, un peu vieux pour commencer à changer leurs habitudes. De voir qu'ils sont pas les seuls à se sentir comme ça, au moins ça leur fait prendre conscience que c'est normal ce qui se passe.

FIN