DYNAMISATION
Le concept en bref
La dynamisation, un des quatre concepts de la Pédagogie à l’école de langue française (PELF), se décrit comme suit :
Les élèves et le personnel enseignant stimulent leur confiance langagière et culturelle, et leur motivation à s’engager dans la francophonie.
1L’étincelle de la confiance
La « dynamisation » est un concept riche relié à la confiance, à l’engagement, à la réussite scolaire et au bien-être. C’est un concept inspiré de la théorie de l’autodétermination (Reeve, J. et Halusic, M., 2009). Dans la PELF, le mot « dynamisation » est né du fait qu’il n’existait pas de terme concret pour nommer l’incitatif qui amène une personne à se faire suffisamment confiance pour intérioriser une motivation. À l’école, cet incitatif provient souvent du personnel enseignant et bien sûr des élèves entre eux.
Réduite à sa plus simple expression, la dynamisation est l’étincelle de la confiance qui mène à la motivation, celle qui fait qu’une personne veuille s’approprier les raisons d’épouser une cause ou d’agir dans un contexte donné.
Chantal Gaudet (N.-B.) exprime le besoin de base des jeunes d’avoir une vraie place.
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Christine Dallaire (Ontario) prend l’exemple du parascolaire pour résumer l’idée de la bougie qui s’allume.
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Nathalie Bélanger (Ontario) propose de stimuler la créativité des élèves en leur faisant confiance avec de vrais défis.
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Kenneth Deveau (N.-É.) explique que se sentir reconnu et apprécié agit sur la motivation linguistique.
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Marianne Cormier (N.-B.) encourage les situations informelles d’apprentissage.
2La PELF et ses alliés naturels
Pour bien situer l’importance de la dynamisation comme élément déclencheur de l’autodétermination, notons que Landry, Allard et Deveau (2010) opposent le phénomène de l’autodétermination à l’impact que la vitalité de la communauté exerce sur les individus. Pour illustrer cet impact, on peut considérer que plus la langue et la culture du milieu ont de vitalité, plus elles influencent les individus qui y vivent, au point de « déterminer » leur avenir. Par exemple, si la langue anglaise jouit d’une forte vitalité dans une région, elle a aussi la force de déterminer ce que les gens deviennent au plan linguistique et culturel.
En plus de la PELF, différentes initiatives pancanadiennes visent à favoriser l’autodétermination, cette forme de prise en charge individuelle et collective. Notamment, l’ACELF, dans les stratégies efficaces qu’elle préconise pour le développement de la construction identitaire, parle de « Favoriser l’action concertée de la famille, de la communauté et de l’école » et de « Développer un rapport positif à la langue ». La Trousse du passeur culturel incite pour sa part les directions d’école à « mettre en œuvre des projets éducatifs et des stratégies pour engager l’école au complet – éducateurs, personnel, élèves, parents, communauté – à accomplir sa double mission, soit de favoriser la réussite scolaire et la construction identitaire. »
Marianne Cormier (N.-B.) témoigne de l’effet de son milieu sur son cheminement.
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3Une motivation bien à soi
Le personnel enseignant qui favorise une approche que l’on nomme ici « dynamisante » prête une attention particulière aux besoins psychologiques de base des apprenants et des apprenantes (Landry, R., Allard, R. et Deveau, K., 2010) : leur liberté de choisir (le besoin d’autonomie), leur sentiment de compétence (le besoin d’avoir un impact sur leur environnement) et leur sentiment d’appartenance (le besoin d’être estimé et valorisé). Plus ces besoins sont comblés, plus la motivation de l’apprenant ou de l’apprenante sera orientée vers des valeurs intrinsèques qui favoriseront son engagement.
Un élève intériorise sa motivation quand il s’approprie la raison à l’origine de la motivation. Il y a différents degrés de motivation intériorisée (Deci, E. et Ryan, R. M, 2002), et la valorisation et les encouragements du personnel enseignant et des autres élèves peuvent faire toute la différence.
Pour le personnel enseignant, la même logique s’applique. Parfois la valorisation et les encouragements qui nourrissent la confiance personnelle viennent des élèves, d’autres fois de partenaires scolaires, comme les directions d’école, les collègues ou les parents (Gilbert, Letouzé, Thériault et Landry, 2004).
Phyllis Dalley (Ontario) explique le lien entre avoir confiance en son accent et se sentir en confiance de parler et de prendre sa place.
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Marianne Cormier (N.-B.) parle d’encourager le rapport positif à la langue en redonnant à celle-ci son rôle d’outil de communication.
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Sylvie Lamoureux (Ontario) explique que les enseignants et les enseignantes de toutes les matières peuvent faire de la dynamisation en parlant des différents registres de langue.
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Rodrigue Landry (N.-B.) explique les liens évidents avec la maitrise des apprentissages.
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Dano LeBlanc (N.-B.), l’auteur de la célèbre BD acadienne « Acadieman », invite à se défaire de la peur de s’exprimer.
4Favoriser la prise en charge
Chaque individu qui bâtit sa confiance en soi et qui s’approprie les raisons de passer à l’action prend le contrôle de sa vie et peut contribuer, par son autodétermination, son engagement identitaire et communautaire et son leadership, à l’épanouissement de la communauté francophone.
La PELF considère la dynamisation comme une façon concrète de lutter contre l’emprise de la langue dominante sur la vie des élèves et du personnel enseignant des écoles de langue française en contexte minoritaire.
En bref, la dynamisation constitue le processus qui permet d’activer l’autodétermination d’une personne. En contexte francophone minoritaire, cela signifie qu’encourager les attitudes et les comportements dynamisants en salle de classe favorise la prise en charge. Cette salle de classe invite les individus à prendre leur place et à penser grand, à découvrir leur potentiel, à voir leurs aspirations comme étant réalisables et à croire en la possibilité de s’épanouir dans le respect de leur identité linguistique et culturelle.
Kenneth Deveau (N.-É.) résume le lien entre la dynamisation et l’autodétermination.
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Alexis Normand (Saskatchewan) explique comment l’étincelle a agi pour elle.
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Joe Fafard (Saskatchewan) encourage à s’ouvrir pour grandir.
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Paule Buors (Manitoba) décrit la boucle infinie « confiance en soi-compétences-résultats ».
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Yves St-Maurice (Québec) fait le pont entre la construction identitaire et la confiance en soi.
Des exemples en classe
Un premier « moment pédagogique » qui illustre la dynamisation en classe.
Étudier en français plus tard
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Déclencheur de dialogue
Pour déclencher une discussion sur les services en français où les élèves chercheront à comprendre la position des autres et à expliquer la leur, l’enseignant discute avec le groupe de l’importance de l’affichage en français. Le caractère francophone de quelques affiches fait réfléchir toute la classe.
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La vraie vie, c'est tout de suite
On est souvent bien intentionné quand on veut préparer les élèves à la « vraie vie ». Or les élèves considèrent et avec raison qu'ils vivent une vraie vie maintenant. Une enseignante profite d'un message de la Fédération des jeunes et des arguments des élèves pour stimuler leur engagement face à la francophonie.
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Quand l’espace francophone de l’école s’agrandit
Les élèves connaissent souvent leur milieu mieux qu’on pense. Ils peuvent suggérer des manières d’assurer le succès d’une sortie scolaire tout en contribuant à la prise de conscience de la place qu’occupe le français dans la communauté.
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Taire son accent… euh, non!
La question de l'accent reste problématique pour certains élèves. Les perceptions des autres nourrissent souvent leur insécurité linguistique. Quand les élèves vivent des situations négatives à cet égard, il est important d'en discuter et d'aller au fond des choses.
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Faire bouger les choses
Les élèves peuvent prendre en main un projet qui vise la francophonie s'ils en voient l'importance. Une démarche qui favorise l'engagement amène les élèves à se voir en position de changer les choses et à apprécier leur influence sur leur environnement.
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Les premiers mots sont importants
L’enseignante profite d’un évènement qu’elle vient de vivre pour montrer qu’il est important de développer des habitudes qui font une place au français au quotidien.
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Apprendre l'engagement citoyen
C'est le temps des élections du conseil des élèves. L'enseignant discute d'engagement avec les élèves et les amène à traiter de cet évènement dans une perspective nouvelle, faisant appel au génie francophone. Il les encourage à faire les choses différemment.
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Les enfants, ces petites éponges
Sans en être toujours conscients, les enfants retiennent bien des mots et expressions dans une journée. Lorsqu’ils écoutent des émissions à la télévision ou en ligne, certaines expressions s’infiltrent dans leur vocabulaire. Il suffit d’exploiter ces mots et expressions pour que les élèves apprennent à les utiliser.